Articles,  Ressources,  Santé publique,  Science,  Vidéos

Une mise en garde sur la réponse immunitaire malmenée par des injections de rappel fréquents

Par FranceSoir et Irina Anghel

Depuis quelques semaines, plusieurs scientifiques multiplient les mises en garde contre des rappels vaccinaux contre la Covid-19. Mardi 11 janvier 2022, lors d’une conférence de presse tenu à l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), les avertissements sur la dangerosité des rappels multiples sont venus de l’Agence européenne des médicaments.

Des responsables chargés de la réglementation des médicaments dans l’Union européenne ont averti que les injections fréquentes de rappel du vaccin contre la Covid-19 pourraient nuire à la réponse immunitaire et pourraient ne pas être réalisables.  

Répéter les doses de rappel tous les quatre mois pourrait éventuellement affaiblir la réponse immunitaire et affaiblir les personnes, selon l’Agence européenne des médicaments (EMA). Au lieu de cela, les pays devraient espacer davantage les programmes de rappel et les synchroniser avec le début de la saison froide dans chaque hémisphère, conformément au plan défini par les stratégies de vaccination contre la grippe, a déclaré l’agence. 

Ce conseil intervient au moment où certains pays envisagent la possibilité d’offrir aux personnes une deuxième injection de rappel dans le but de leur assurer une protection supplémentaire contre les infections croissantes par le variant Omicron. Plus tôt ce mois-ci, Israël est devenu la première nation à commencer à administrer un second rappel, soit une quatrième injection, aux personnes âgées de plus de 60 ans. Le Royaume-Uni a dit que les rappels garantissent un bon niveau de protection et qu’il n’y a pas besoin d’une deuxième injection de rappel pour l’instant, mais examinera les données au fur et à mesure de leur évolution. 

Les rappels « peuvent être effectués une ou peut-être deux fois, mais ce n’est pas quelque chose qui, selon nous, devrait être répété constamment », a déclaré le mardi 11 janvier 2022 Marco Cavaleri, responsable de la stratégie des menaces biologiques pour la santé et des vaccins à l’EMA, lors d’un point presse. « Nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons passer du cadre pandémique actuel à un cadre plus endémique. »

« Personne ne sait exactement quand nous serons au bout du tunnel mais nous y arriverons », a également déclaré Marco Cavaleri.

« Avec l’augmentation de l’immunité dans la population – et avec Omicron, il y aura beaucoup d’immunité naturelle en plus de la vaccination – nous avancerons rapidement vers un scénario qui sera plus proche de l’endémicité », a ajouté le responsable de l’agence européenne du médicament lors de cette conférence de presse.

L’agence de réglementation de l’UE a également déclaré lors du point presse que les antiviraux oraux et intraveineux, tels que le Paxlovid et le Remdesivir, conservent leur efficacité de protection contre le variant Omicron.  L’agence a déclaré que la date d’avril serait l’échéance la plus courte possible pour approuver un nouveau vaccin ciblant un variant spécifique, car le processus d’approbation prend environ trois à quatre mois. Certains des plus grands fabricants de vaccins dans le monde ont déclaré qu’ils envisageaient de produire des vaccins qui pourraient cibler de nouveaux variants. 

Dans un long entretien accordé à CNBC, Albert Bourla, PDG de Pfizer, s’est fait l’écho de la recommandation de l’agence européenne du médicament. 

« Je ne sais pas s’il y a besoin d’un quatrième rappel. C’est quelque chose qui doit être testé. Et je sais qu’Israël a déjà commencé certaines de ces expériences, et nous allons également mener certaines de ces expériences pour nous assurer que si c’est nécessaire, nous l’utiliserons », a-t-il déclaré.

Effectivement, des essais cliniques pour connaître la qualité de la protection de ces doses de rappels, mais également la tolérance, auraient été souhaitables avant que ceux-ci ne soient administrés en population générale.

De grandes voix scientifiques s’étaient élevées contre une vaccination inappropriée.

Qu’ils soient biologistes ou médecins, des grands noms de la science comme les professeurs Didier Raoult, Jean-Marc Sabatier ou Jacques Fantini et son équipe ont fait connaître leurs doutes sur l’efficacité d’une vaccination élaborée à partir de la souche sauvage de Wuhan et qui serait devenue complètement obsolète depuis l’apparition du variant Delta et surtout du variant Omicron. `

Invité de l’émission Touche pas à mon poste, le professeur Raoult avait déclaré la semaine dernière :

« C’est dans les pays où on a fait le plus de vaccins qu’il y a le plus de cas ».

Un fait qu’il étaye par des explications scientifiques encore peu connues du grand public.

« Il y a un nombre important de cas qui suivent dans les 15 jours à trois semaines une injection vaccinale. C’est dû à un phénomène scientifique que sont les anticorps facilitants. C’est-à-dire qu’il y a des anticorps qui facilitent l’infection. Leur effet se voit dans les trois semaines qui suivent l’injection » a également ajouté le professeur.

Si des craintes sérieuses existent sur l’échappement immunitaire et le phénomène de l’ADE (Antibody, Dependant Enhancement) ou facilitation par les anticorps, Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS, docteur en biologie cellulaire et microbiologie, a également insisté sur le risque d’injections répétées et massives d’un même vaccin. Ces politiques de vaccination pourraient à terme endommager le système immunitaire et conduire à un dysfonctionnement de l’immunité innée dont les cellules ne seront plus capables d’effectuer correctement leur travail. Ces dysfonctionnements pourraient selon lui entraîner des maladies auto-immunes, des cancers, des troubles neurologiques mais également conduire à l’aggravation de pathologies existantes.

Plusieurs études récentes publiées en preprint (ici et ) vont dans ce sens alors qu’une étude de 2009 indiquait déjà que des immunisations répétées d’un même antigène, au-delà du seuil de criticité auto-organisé du système immunitaire, pouvaient entraîner un dysfonctionnement de l’immunité innée.

L’Agence européenne du médicament (EMA) organise tous les quinze jours des conférences de presse pour faire le point sur les activités COVID-19 de l’EMA. La conférence de presse qui vient d’être décrite a eu lieu le mardi 11 janvier 2022. Les intervenants étaient :

  • Marco Cavaleri (responsable de la stratégie relative aux menaces biologiques pour la santé et aux vaccins)
  • Fergus Sweeney (chef de la Task Force Etudes cliniques et fabrication)
  • Georgy Genov (chef de la pharmacovigilance).

La conférence de presse était animée par Monika Benstetter (responsable des médias et des relations publiques) et diffusé en direct sur la chaîne YouTube et la page LinkedIn de l’EMA.

La vidéo complète en version originale peut être visionnée ci-dessous.

Un extrait de 1 mn 26 s, traduit en français, peut être visionné ci-dessous :

Sources :