La clé pour vaincre la COVID-19 existe déjà. Nous devons commencer à l’utiliser.
Par Harvey A. Risch, MD, Ph.D
En tant que professeur d’épidémiologie à l’Ecole de Santé Publique (School of Public Health) de l’université de Yale, j’ai rédigé plus de 300 publications évaluées par des comités de lecture, et j’occupe actuellement des postes de haut niveau au sein des comités de rédaction de plusieurs revues de premier plan. Je suis habituellement habitué à défendre des positions au sein de la médecine conventionnelle, et j’ai donc été bouleversé de constater qu’en pleine crise, je me bats pour un traitement que les données soutiennent pleinement, mais qui, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec une compréhension correcte de la science, a été mis à l’écart. En conséquence, des dizaines de milliers de patients atteints de COVID-19 meurent inutilement. Heureusement, la situation peut être inversée facilement et rapidement.
Je fais référence, bien sûr, au médicament hydroxychloroquine. Lorsque ce traitement oral peu coûteux est administré très tôt dans l’évolution de la maladie, avant que le virus n’ait eu le temps de se multiplier de manière incontrôlée, il s’avère très efficace, en particulier lorsqu’il est administré en combinaison avec les antibiotiques azithromycine ou doxycycline et le complément alimentaire zinc.
Le 27 mai [2020], j’ai publié un article dans l’American Journal of Epidemiology (AJE) intitulé « Early Outpatient Treatment of Symptomatic, High-Risk COVID-19 Patients that Should be Ramped-Up Immediately as Key to the Pandemic Crisis » (Traitement ambulatoire précoce des patients symptomatiques et à haut risque atteints de COVID-19, qui devrait être intensifié immédiatement en tant que [solution] clé de la crise pandémique.) Cet article, publié dans la plus grande revue d’épidémiologie au monde, a analysé cinq études, démontrant des avantages clairs et significatifs pour les patients traités, ainsi que d’autres études très importantes qui ont montré la sécurité du médicament.
Les médecins qui ont utilisé ces médicaments face à un scepticisme généralisé ont fait preuve d’un véritable héroïsme. Ils ont fait ce que la science montre être le mieux pour leurs patients, souvent en prenant de grands risques personnels. Je connais moi-même deux médecins qui ont sauvé la vie de centaines de patients grâce à ces médicaments, mais qui se battent maintenant contre les commissions médicales de l’État pour sauver leurs permis d’exercer la médecine et leur réputation. Les poursuites engagées contre eux sont totalement dénuées de fondement scientifique.
Depuis la publication de mon article du 27 mai, sept autres études ont démontré un bénéfice similaire. Dans une longue lettre de suivi, également publiée par l’AJE, je discute de ces sept études et renouvelle mon appel en faveur de l’utilisation immédiate et précoce de l’hydroxychloroquine chez les patients à haut risque. Ces sept études comprennent : 400 patients à haut risque supplémentaires traités par le Dr Vladimir Zelenko, sans aucun décès ; quatre études totalisant près de 500 patients à haut risque traités dans des maisons de retraite et des cliniques à travers les États-Unis, sans aucun décès ; un essai contrôlé de plus de 700 patients à haut risque au Brésil, avec un risque d’hospitalisation significativement réduit et deux décès parmi 334 patients traités avec l’hydroxychloroquine ; et une autre étude de 398 patients jumelés en France, avec également un risque d’hospitalisation significativement réduit. Depuis que ma lettre a été publiée, encore plus de médecins m’ont fait part de leur utilisation tout à fait réussie.
Mon article original dans l’AJE est disponible gratuitement en ligne, et j’encourage les lecteurs – en particulier les médecins, les infirmières, les assistants et associés médicaux et les inhalothérapeutes – à rechercher le titre et à le lire. Ma lettre de suivi y est liée à l’article original.
Au-delà de ces études sur des patients individuels, nous avons vu ce qu’il se passe dans de vastes populations lorsque ces médicaments sont utilisés. Il s’agit d’ »expériences naturelles ». Dans l’état du Pará, au Nord du Brésil, les décès dus à la COVID-19 ont augmenté de façon exponentielle. Le 6 avril, le réseau hospitalier public a acheté 75 000 doses d’azithromycine et 90 000 doses d’hydroxychloroquine. Au cours des semaines suivantes, les autorités ont commencé à distribuer ces médicaments aux personnes infectées. Même si de nouveaux cas ont continué à se produire, le 22 mai, le taux de mortalité a commencé à chuter et se situe maintenant à environ un huitième de ce qu’il était au plus haut niveau.
Une expérience naturelle inverse a eu lieu en Suisse. Le 27 mai, le gouvernement suisse a interdit l’utilisation ambulatoire de l’hydroxychloroquine pour la COVID-19. Vers le 10 juin, le nombre de décès dus à la COVID-19 a quadruplé et est resté élevé. Le 11 juin, le gouvernement suisse a révoqué l’interdiction, et le 23 juin, le taux de mortalité est revenu à ce qu’il était auparavant. Les personnes qui meurent de la COVID-19 vivent environ trois à cinq semaines après le début des symptômes, ce qui rend la preuve d’une relation causale forte dans ces expériences. Les deux épisodes suggèrent qu’une combinaison d’hydroxychloroquine et de ses médicaments d’accompagnement réduit la mortalité et devrait être immédiatement adoptée comme nouvelle norme de soins chez les patients à haut risque.
Pourquoi l’hydroxychloroquine a-t-elle été ignorée ?
Tout d’abord, comme chacun le sait, le médicament est devenu très politisé. Pour beaucoup, il est considéré comme un marqueur de l’identité politique, des deux côtés du spectre politique. Personne n’a besoin que je leur rappelle que ce n’est pas ainsi que la médecine doit procéder. Nous devons juger ce médicament strictement sur la base de la science. Lorsque les médecins obtiennent leurs diplômes, ils s’engagent formellement à faire de la santé et de la vie des patients leur première préoccupation, sans préjugés de race, de religion, de nationalité, de position sociale ni d’affiliation politique. Les vies doivent passer en tout premier.
Deuxièmement, le médicament n’a pas été utilisé correctement dans de nombreuses études. L’hydroxychloroquine a donné de bons résultats lorsqu’elle était utilisée au début de la maladie chez les personnes à haut risque, mais, comme l’on peut s’y attendre pour un antiviral, elle a eu beaucoup moins de succès lorsqu’elle était utilisée tard dans l’évolution de la maladie. Malgré cela, elle a démontré un bénéfice significatif dans de grandes études hospitalières dans le Michigan et à New York lorsqu’elle est administrée dans les 24 à 48 heures suivant l’admission.
En fait, en tant que médicaments peu coûteux, oraux et largement disponibles, et en tant que complément nutritionnel, l’association d’hydroxychloroquine, d’azithromycine ou de doxycycline et de zinc est bien adaptée à un traitement précoce en milieu ambulatoire. La combinaison doit être prescrite aux patients à haut risque dès qu’il y a suspicion clinique de maladie COVID-19, sans attendre les résultats des tests. Le fait d’attendre avant de commencer le traitement peut réduire l’efficacité des médicaments.
Troisièmement, des inquiétudes ont été soulevées par la FDA [n.d.t. : Food and Drug Administration, agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux] et d’autres organismes concernant les risques d’arythmie cardiaque, en particulier lorsque l’hydroxychloroquine est administrée en combinaison avec l’azithromycine. La FDA a motivé ses commentaires sur la base des données de son système de notification des événements indésirables. Ce système de notification a permis de recenser jusqu’à un millier de cas d’arythmies attribuées à l’utilisation de l’hydroxychloroquine. En fait, le nombre est probablement plus élevé que cela, puisque le système de notification, qui exige que les médecins ou les patients prennent contact avec la FDA, sous-estime sensiblement les effets secondaires des médicaments.
Mais ce que la FDA n’a pas annoncé, c’est que ces effets indésirables ont été générés par des dizaines de millions de patients qui ont utilisé l’hydroxychloroquine pendant de longues périodes, souvent pour le traitement chronique du lupus ou de l’arthrite rhumatoïde. Même si les taux réels d’arythmie sont dix fois plus élevés que ceux rapportés, les préjudices seraient infimes par rapport à la mortalité qui survient actuellement chez les patients à haut risque mal traités atteints de la COVID-19. Ce fait est prouvé par une étude de l’université d’Oxford portant sur plus de 320 000 patients âgés prenant à la fois de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine, qui présentaient un taux de mortalité excédentaire par arythmie inférieur à 9/100 000 utilisateurs, comme je l’ai indiqué dans mon article du 27 mai cité plus haut. Un nouvel article publié dansl‘American Journal of Medicine écrit par des cardiologues établis du monde entier est tout à fait d’accord avec cela.
À l’avenir, je pense que cet épisode malencontreux concernant l’hydroxychloroquine sera étudié par les sociologues de la médecine comme un exemple classique de la façon dont les facteurs extra-scientifiques l’emportent sur les preuves médicales évidentes. Mais pour l’instant, la réalité exige un regard clair et scientifique sur les preuves et sur les points de repère qu’elles indiquent. Pour le bien des patients à haut risque, pour le bien de nos parents et grands-parents, pour le bien des chômeurs, pour notre économie et notre système politique, en particulier ceux qui sont touchés de manière disproportionnée, nous devons commencer à traiter immédiatement.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur.
Article original en anglais publié le 23 juillet 2020 sur Newsweek.
A propos de l’auteur
Le Dr Harvey Risch est professeur d’épidémiologie au département d’épidémiologie et de santé publique de la Yale School of Public Health et de la Yale School of Medicine. Le Dr Risch a obtenu son diplôme de médecine à l’Université de Californie San Diego et son doctorat à l’Université de Chicago. Après avoir été chercheur postdoctoral en épidémiologie à l’Université de Washington, le Dr Risch a fait partie de la faculté d’épidémiologie et de biostatistiques de l’Université de Toronto avant de venir à Yale.
Les recherches du Dr Risch portent sur l’étiologie, la prévention et le diagnostic précoce du cancer, ainsi que sur les méthodes épidémiologiques. Il s’intéresse particulièrement aux effets des facteurs de reproduction, de l’alimentation, de la prédisposition génétique, des facteurs histopathologiques, des expositions professionnelles/environnementales/médicamenteuses, des infections et du fonctionnement immunitaire dans l’étiologie du cancer. Ses principaux projets de recherche comprennent des études sur le cancer des ovaires, du pancréas, du poumon, de la vessie, de l’œsophage et de l’estomac, ainsi que sur les cancers liés à l’utilisation de contraceptifs oraux et d’œstrogènes non contraceptifs.
Le Dr Risch est rédacteur en chef adjoint du Journal of the National Cancer Institute, rédacteur en chef de l’International Journal of Cancer et a été pendant six ans membre du comité de rédaction de l’American Journal of Epidemiology.
Le Dr Risch est l’auteur de plus de 350 publications de recherche originales évaluées par des comités de lecture dans la littérature médicale et ces articles de recherche ont été cités plus de 43 000 fois par d’autres publications scientifiques. Le Dr Risch a un indice h de 96 et est membre de l’Académie des sciences et de l’ingénierie du Connecticut.